mercredi 25 août 2010

Sois fort et prends soin de toi

Dieu, le Très-Haut, celui qui commande depuis la stratosphère du QG tout mon département et toutes ses antennes au niveau mondial, Dieu donc doit subir une opération de l'épaule. C'est mon copain Georges qui me l'a annoncé. Il était assez mal à l'aise, Georges, parce qu'on lui a demandé de signer une carte et de verser une obole pour acheter un bouquet ou une corbeille de bonbons - ce qu'il a fait (Georges est fort pour survivre, je l'ai déjà dit).

Je précise que Dieu, sans être totalement méchant, n'adresse que rarement la parole aux pauvres mortels que nous sommes, trois étages plus bas (justement parce qu'il y a trois étages de gens à qui parler d'abord). J'ajoute également qu'il émarge, à vue de nez, près du million annuel (donc le panier, hein, bof). Je termine enfin en précisant que le Caniche, qui ne le voit guère plus que nous, s'est fendu d'un "bon courage, et si vous avez besoin de quelque chose, appelez moi".

Meanwhile, mon collègue Carlos, lui aussi au QG mais sis avec la plèbe parce qu'il n'est que Manager, s'est cassé la cheville en vacances et doit se faire opérer demain. Je le sais parce que je lui ai demandé - personne au bureau n'avait pris la peine s'interroger sur la raison de ses deux semaines de congé maladie.

mercredi 18 août 2010

Il pleut bergère

Tout a commencé par le barbecue de la voisine, prévu ce soir.

Je profite de la pause de midi pour aller en ville acheter un bout de barbaque et quelques fruits. Il pleut. Il pleut beaucoup. Il pleut de plus en plus et tellement, même, qu'arrivé près du Plateau les voitures roulent au pas, de l'eau jusqu'au moyeu.

Je me dis que finalement ce n'est pas forcément le meilleur moment pour trouver une place de parc et faire mon marché.

Je décide de faire demi-tour.

La route de la corniche est désormais inondée par 30 cm d'eau sur 60% de sa longueur. Il faut contourner les trémies, devenues de gigantesques entonnoirs sans trou d'évacuation. Je passe devant deux palmiers déracinés.

La saison des pluies a commencé en retard, mais elle a bien commencé.

mardi 17 août 2010

La Madrague

La Madrague, le nom me disait quelque chose, mais je ne savais pas quoi. Google m'informe que c'est un camping à Pornic, et la résidence de Brigitte Bardot à Saint-Tropez. Eh bien la Madrague, c'est aussi un hôtel en bordure de la plage de Ngor qui sert un thiéboudiène de qualité.

Pour 5'600 CFA c'est probablement l'un des plus chers qu'il m'ait été donné de manger. Mais la portion est bien présentée à défaut d'être énorme, et le goût est là. Que dire d'autre? Que la vue sur l'île est en fait assez sympa quand il pleut et que la plage en-dessous est vide, et que l'hôtel a l'air plutôt chic. Évitez le poulet yassa.

La Madrague
Plage de Ngor
Ouakam - Dakar
Tél: 33 820 0223
http://www.hotel-madrague.com/

jeudi 12 août 2010

Tout fout le camp

Le bureau du ministre nous appelle:

- Avez vous reçu notre fax?
- Non, nous n'avons plus d'encre. Pouvez-vous nous envoyer la lettre par email?
- Non, nous n'avons plus d'électricité!

dimanche 8 août 2010

Air Afrique

Or doncques, nous voici enfin en route pour le Nigeria. En tout cas nous sommes à l'aéroport, car notre vol de 0H55 a déjà une heure et demie de retard. Encore heureux qu'on a droit au business lounge. Je me vautre sur un canapé, j'essaie de dormir un bout. Le décollage se fait finalement à presque 3h. Sur la douzaine de vols effectués depuis un mois et demi, un seul il me semble est jamais parti à l'heure.

Nous atterrissons vers 9h à Accra. Comment un Airbus ou Boeing parcourt-il 2000kms en 5 ou 6 heures alors qu'en Europe il le fait en moitié moins de temps, je l'ignore. On nous attend à la descente pour nous dire qu'il nous faut récupérer et réenregistrer nos bagages, mais que comme le transit est de 5 heures, l'enregistrement n'est en fait pas ouvert. Pouvons nous attendre dans le lounge local? Non, car il nous faut d'abord enregistrer les bagages, nous resterons donc deux heures à patienter dans un couloir. C'est ubuesque.

Au retour ce sera vaguement plus confortable - on nous laisse prendre nos affaires au salon affaires en attendant l'ouverture de l'enregistrement- mais pour y arriver notre accompagnant ne trouve rien mieux que nous conduire à travers la douane -je n'ai pas de visa, mais personne ne demande rien-, sortir du terminal des arrivées, re-rentrer dans le terminal des départs et, enfin accèder au susmentionné salon, distant d'environ 50m de notre point de départ à la sortie d'avion si l'on s'était contentés de remonter le couloir. A l'enregistrement on nous demande de remplir une fiche de douane (je n'ai toujours pas de visa, mais ça ne choque personne) et on pèse les bagages sur une antique balance de boucher à l'autre bout des comptoirs. Je précise qu'à part ce détail l'aéroport d'Accra ressemble à une aérogare comme on en verrait en Europe, propre et pleine de magasins duty free raisonnablement approvisionnés.

Je ne cherche pas à comprendre, j'accepte, mais tout ça ne me paraît pas super bien organisé.

jeudi 5 août 2010

Happy Birthday to you, Mister Vice-President

Figurez-vous qu'au Nigeria, quand c'est l'anniversaire de quelqu'un haut placé (dans le journal que je lis ce jour, le vice-président), il n'y a rien de plus naturel pour une compagnie que de se payer une pleine page dans le journal pour lui souhaiter une bonne journée.


C'est officiel: les Nigérians sont des fayots.

mardi 3 août 2010

J'ai une bonne

Il faut se rendre à l'évidence, je m'embourgeoise. Je viens d'embaucher une femme de ménage rien qu'à moi, c'est mon dernier signe extérieur de richesse.

Bon, vu la fréquence de mes passages à la maison, c'est loin d'être un plein-temps. Mais quand même ça fait bizarre d'être le patron de quelqu'un.

Elle a des dents de devant toutes noires, elle ne parle pas français et ne sait pas lire. Le moins qu'on puisse dire, c'est que je suis un equal opportunity employer.