mardi 30 novembre 2010

La politesse ne paie pas

Sitôt le principe d'une extension de mon séjour sénégalais accepté ici, j'ai voulu passer un coup de fil à mon ancien n+1 européen pour lui annoncer que je serai vraisemblablement un peu en retard. Il a dit que ça l'embêtait évidemment, mais qu'il était passé par là et qu'il comprenait. On a raccroché en étant bien d'accord que c'était un appel totalement informel et de politesse, qu'il fallait respecter les convenances et attendre que Deng Xiaoping (mon n+1) parle à Christine Boutin (n+2), qui transmette la demande à Pat Robertson (n+2 aussi, mais Europe) qui enfin viendrait lui annoncer la mauvaise nouvelle. A vue de nez, probablement encore une semaine d'attente avant de devoir jouer la suprise.

Et puis j'ai reçu cet email deux jours plus tard, laconique: "J'ai parlé avec Pat Robertson, on a vraiment besoin de toi dès janvier. Rappelle moi ou dis-moi quand je peux t'appeler."

La leçon que je retiens, c'est comme pour Wikileaks: tout ce qui est dit de manière informelle un jour pourra être retenu contre vous. Il va désormais falloir jouer serré.

vendredi 26 novembre 2010

Le Djembé

Il m'est arrivé, plusieurs fois, de voir des films dont la bande-annonce était meilleure que le film lui-même. La promesse n'est pas à la hauteur des attentes, et même si le produit fini est correct on repart un peu déçu.

Laissez-moi vous parler aujourd'hui du Djembé. Non, ce n'est pas ce tambour qui fait le bonheur d'abrutis post-ados blancs qui avec leurs dreadlocks pensent être en phase avec la mère Afrique et parlent comme d'une blessure de guerre de la diarrhée chopée pendant leurs trois semaines de sac à dos. Non, le Djembé, plutôt qu'un détecteur de rebelles en carton-pâte, est aujourd'hui un restaurant du Plateau.

La bande-annonce, c'est quand des collègues sénégalais, informés de la Quête, vous indiquent que le thieb dudit restaurant est assez bon. Que vous vous asseyez et que sur le menu on vous annonce non pas la présence de thiéboudiène, mais que l'on peut vous servir -au choix!- du thieboudiène blanc ou du rouge (avec ou sans sauce tomate).

Vous commandez du thieb blanc (la première fois que j'en voyais proposé dans un restaurant), et on vous amène, avant le plat soi-même et comme pour vous mettre l'eau à la bouche, du khojn, le riz grillé du fond de casserole. Dans une deuxième saucière, de la sauce au tamarin.

A ce stade de l'exploration, j'ai cru que j'avais trouvé le Saint Graal.


Et puis vient le thieb à proprement parler, qui est aussi décevant que l'attente était élevée: gout fade, peu de légumes, poisson plein d'arrêtes et dont je ne pourrais même pas jurer qu'il avait du khof (pâte persillée) - si c'était le cas, il n'a pas laissé de souvenir immémorable.


Pour 2'500 CFA on peut difficilement être déçu, mais on n'est pas enthousiasmé. Je reviendrai quand même pour le thiéboudiène rouge.

Le Djembé
Rue Dr.Theze x Carnot
Tél: 33 821 06 66
Ouvert tous les jours.

vendredi 19 novembre 2010

Rempile

J'ai pris mon courage à deux mains et, à l'issue de ma dernière conversation avec Christine Boutin je suis allé voir Deng Xiaoping: je lui ai demandé s'il voyait un inconvénient à allonger mon séjour ici. Ca tombe bien, m'a-t-il répondu en substance, car il voulait justement me demander si je pensais pouvoir rester un peu plus longtemps.

Et puis la demande a commencé à faire le tour de la hiérarchie. Le Bouledogue a donné son accord ce matin; Christine Boutin est bien évidemment en phase; j'ai prévenu de manière informelle mon ancien n+1 que mon avion aurait du retard - reste juste désormais à faire avaler la pilulle à Pat Robertson. Mais a priori, c'est tout bon.

Comme me disait la Voisine, la différence entre un touriste et un voyageur, c'est que le voyageur ne sait pas quand il va rentrer chez lui.

jeudi 18 novembre 2010

Tabaski

Aujourd'hui, dans la série J'ai testé pour vous, nous parlerons de la Tabaski (ou Aïd-el-Kébir pour les 6 milliards de non-Sénégalais). La Tabaski, c'est la fête du mouton, ou plutôt, c'est le jour où l'on fait sa fête à un mouton.

Je passe sur les conneries religieuses: il faut aller lire Wikipédia pour le contexte. Ce qui m'intéressait, outre le désir morbide de voir un pauvre herbivore se vider de son sang, c'était de voir à quoi ressemblait ce bouzin dont Brigitte Bardot fait régulièrement scandale.

Eh bien c'est étonnemment anti-climactique.

J'ai pas dit que c'était pas bien, mais si je dois donner un point de comparaison dans le monde chrétien qui a bercé mon enfance, c'est probablement Noël (sans les cadeaux): on mange beaucoup et en famille, les rues sont plus vides qu'un dimanche d'hiver à Kuujjuaq, et les ados qui sont à table n'ont qu'une envie: quitter les discussions adultes pour aller s'enfermer dans leur chambre.

Après
Et ah oui, et aussi un pauvre herbivore se vide de son sang.

En fait d'abord les hommes vont à la prière, genre vers 9h du matin. J'ai jamais vu autant de monde, avec des sections de rue parfois bloquées. Ca dure 5 minutes, puis l'Homme rentre chez lui, enlève son boubou pour un truc plus confortable (genre training), et on emmène le mouton dans la cour ou le garage, où un trou est habilement disposé (ou creusé).

Et là pas de chichis religieux ou je ne sais quoi. Un gars payé pour ça arrive (je pensais que le meurtre rituel faisait partie du boulot de chef de famille: on m'a regardé comme si j'étais le dernier des barbares), on coince le mouton près du trou et zouip, gorge tranchée. Le sang coule pendant 30-40 secondes et c'est fini. Après il s'agit juste de dépecer le bestiau comme la photo ci-contre l'indique, et d'offrir des morceaux aux parents et alliés. On commence par faire griller le foie, qu'on mange en apéro vers 11h, puis les côtelettes grillées sont servies vers 13h au cours du repas (avec dans notre cas une salade d'endives et des pommes dauphines, bonjour l'exotisme).

On se pose ensuite dans le salon pour boire un café, regarder la télé, discuter, dire du mal des absents: bref, on zone en famille. Une journée plutôt relax, somme toute.

mardi 16 novembre 2010

On rase gratis!

Avant
Demain mercredi c'est la Tabaski, ce que d'autres peuplades n'ayant pas la chance d'être sénégalaises appellent plutôt la fête de l'Aïd-el-Kebir. Des moutons pleins les rues faisons holocauste, et après grosse fête!

Et du coup comme à chaque fois que des quantités obscènes de sang sont versées (il y a vraiment beaucoup de moutons), mercredi c'est jour ferié. Jusque là rien qui sorte de l'ordinaire.

Mais le Président Wade, dans sa grande sagesse et bonté, a décidé qu'en fait ce serait bien si jeudi était férié également. Aussitôt dit, aussitôt décrété!

Apparemment il fait ça tout les ans, mais le décret sort toujours à la dernière minute (on l'a appris à midi) pour que les gens soient vraiment contents. Malin.

lundi 15 novembre 2010

Le dossier

J'ai découvert cette semaine que Deng Xiaoping élaborait patiemment un dossier à charge. Pas contre le management ou son employeur (ça c'est bibi qui s'en occupe), mais contre le Président Wade. C'est assez particulier dans la mesure où Deng ne parle pas de politique, n'a jamais été encarté, même dans sa jeunesse, et que ce dossier n'est visiblement là que pour son divertissement personnel.

Chaque jour ou presque donc, en tout cas dès que la présidence commet une nouvelle énormité digne de la première page des journaux, Deng photocopie, découpe et colle religieusement de nouvelles pièces pour son dossier.

C'est un hobby comme un autre.

samedi 13 novembre 2010

The Endless Summer

Nous sommes mi-novembre, la mer est encore à 26°, un bon swell nous arrive et je passe mon après-midi à surfer. Nous sommes 4 ou 5 à attendre la prochaine vague, je rencontre par hasard celui dont j'ai racheté la planche en dépôt-vente. L'ambiance est détendue, comment pourrait-il d'ailleurs en être autrement.

J'ai le talent et la flottabilité d'une clef à molette. Mais finalement ce n'est pas très grave. Ce qui compte, c'est d'être dans l'eau, de voir une belle vague et, si quelqu'un d'autre la prend, c'est bien aussi.

vendredi 12 novembre 2010

Le Yakkalma

Je crois que je commence à avoir fait le tour des restaurants des Almadies. S'ils sont généralement très corrects (le Jardin), bien qu'un peu pompeux (le Mogador), on se dit que comparés à ce qu'on trouverait en Europe, pour le prix c'est une super affaire (quoique parfois ça se discute).

Mais quand un restaurant pour toubabs se spécialise en nourriture sénégalaise, on finit toujours par se demander, considérant les coûts locaux, si on ne paie pas surtout pour le décor. Ainsi va du Yakkalma, qui est pourtant un modèle de ce qu'un thieb doit offrir:
  • du poisson avec du khof, pâte persillée dont il est en partie fourré;
  • du riz cassé, avec un peu de khojn, le riz qui a grillé au fond de la casserole;
  • des légumes, forcément, dont le diakhatou, un croisement entre la tomate et l'aubergine, au goût horriblement amer et que personne, à ma connaissance, n'apprécie. 
Fun fact: la superstition locale dit que seuls refusent de manger du diakhatou les démons et je ne sais quels types d'individus magiquement pas fréquentables. Du coup, tout thieb qui se respecte en a, et tout le monde en prend un bout (pour les producteurs de cette infamie gustative, c'est probablement le meilleur coup marketing de tous les temps).
    Donc voilà, le thiéboudiène du Yakkalma est bon, il a tout ce qu'il faut là où il faut. On regrette juste qu'à 6'500 CFA la portion à emporter ce soit, encore une fois, un tarif de toubabs. Mais si on y reste, le décor est sympa.

    Le Yakkalma
    Route des Almadies, 200m avant le Méridien
    Tel: 33 820 6061
    Ouvert midi et soir.

    jeudi 11 novembre 2010

    Les expats

    L'idée qui semble dominer en Occident (en tout cas je l'avais un peu avant de partir), c'est que les expats sont un peu comme des parachutistes: largués en milieu hostile, ils survivent et réussissent grâce à leurs compétences supérieures et leur leadership exceptionnel, qui leur permet de mener au pas de charge des indigènes ingrats et indolents vers des lendemains qui chantent.

    Je me demande s'il n'y a pas une exception avec nos toubabs. Exemples choisis de la semaine:

    1. On a des problèmes avec la police locale pour une histoire d'amende - jusque là rien de grave, tout le monde  prend un jour une amende. Sauf que le Bouledogue, leader éclairé qu'il est, a peur de devoir demander une rallonge à son Chef, là-haut, qui lui a dit que les temps étant durs, il fallait couper les budgets. Du coup, l'amende est tranquillement en train de glisser vers le statut de refus d'obéissance à l'autorité ou je ne sais quelle infraction caractérisée qui fait qu'au final, on paiera une autre amende pour ne pas avoir réglé la première amende.

    2. On a des problèmes avec la douane locale parce qu'un de nos expats, qui s'occupe des fournitures, s'est trompé en remplissant un formulaire. Jusque là rien de grave, tout le monde se trompe une fois dans les formulaires. Sauf que pour lui c'est la deuxième ou troisième fois (avec autant d'amendes subséquentes), et qu'il ne parle toujours pas français après deux ans ici à, figurez-vous, remplir des formulaires en français.

    3. Un responsable pays, membre de l'équipe de direction, s'en va; il part enfin retrouver sa femme, son Home Sweet Home hispanique et un poste en Europe. Ses troupes ici l'aimaient bien: il se pointait à 11h le matin, partait à 15h et, en fin de compte, ne leur demandait que de lui trouver des putes pour meubler son week-end. Histoire de la jouer local le Bouledogue, en leader éclairé, a proposé à l'un de nos indigènes de grade similaire de le remplacer: sauf qu'il ne sera pas augmenté (alors qu'un expat est autrement plus cher qu'un local), ne fera pas partie du comité de direction, et en plus devra gérer une équipe qui, comme indiqué plus haut, n'était jusque là pas évaluée sur sa capacité à faire ce pour quoi elle était officiellement payée.

    Bizarrement, notre indigène a refusé de travailler plus pour gagner autant. Ingrat.

    mercredi 10 novembre 2010

    Premières

    Je suis allé à la plage dimanche avant de partir, et j'ai chopé des puces. C'est une première (et ça pique).

    A Bamako, on a pris un taxi pour aller manger un bout en ville, et sur le chemin du retour celui-ci nous annonce, à 100m de l'hôtel, "Je cw'ois que je vais manquer de ca'buwant". Effectivement, la voiture s'est arrêtée cinq secondes plus tard, tout net. On l'a payé et on est rentrés à pied: c'est une première.

    On vient de se taper trois jours à l'hotel, à attendre un meeting avec un gars qui avait oublié qu'il devait nous rencontrer hier. Le temps qu'il trouve un billet pour nous rejoindre (il est d'ailleurs parti en voiture, au final), on était dans l'avion du retour. C'est aussi une première.

    dimanche 7 novembre 2010

    Plus égal que d'autres

    Arrivés à Bamako, on débarque au Radisson - le seul hôtel qui ne soit pas (encore?) géré par des Libyens, et donc potable. Même les mecs du Sofitel y restent, paraît-il. L'Oncle Bens et moi récupérons nos clefs, et zou on file prendre possession de nos quartiers.

    Première surprise: on m'a upgradé en suite business. Il n'y avait apparemment plus d'autres chambres de libre. L'Oncle Bens, lui, est relégué dans un cagibi de la taille de son lit. Un cagibi luxueux certes, mais quand il voit à quelle enseigne je suis logé il appelle la réception et demande à changer.

    Impossible monsieur, toutes les chambres sont prises. -Et pourquoi avez-vous attribué le surclassement à mon collègue de Galaup plutôt qu'à moi, qui me suis enregistré le premier? -Parce qu'il avait un nom de blanc.

    L'Oncle Bens est rentré dans une colère, euh, noire, et moi je ne savais plus trop où me mettre; du coup, j'ai préféré ne rien dire et aller me coucher (j'aurais aussi pu, par solidarité, lui lâcher ma suite, mais bon il ne faut pas déconner non plus).

    Le Terrou-bi

    Aujourd'hui on part pour le Mali, et pour changer l'avion est annoncé en retard à l'embarquement - 3h, c'est presque une paille, mais c'est assez pour que l'Oncle Bens et moi fassions demi-tour et retrouvions nos cases respectives.

    Il est 15h30, j'ai faim. La Voisine était malade la nuit dernière, du coup le petit-déjeuner a été léger et tardif, des envies de nourritures plus consistantes me prennent. Ca tombe bien, au Sénégal on mange aux alentours de 13h-13h30, mais le dimanche on traîne et se mettre à table à 15h n'est pas inhabituel.

    Je suis dans les temps, j'ai envie de thiéboudiène.

    J'essaie une ou deux gargotes du quartier, sans succès. Les Almadies, avec sa population de toubabs qui semblent parfois ne connaître de la gastronomie locale que le mérou grillé, ne sont pas le meilleur endroit pour se restaurer honnêtement. Mon envie grandit, ma faim aussi - elle devient obsession: je ne veux plus tant découvrir un thieb qu'en manger un, et vite.

    Je mets le cap sur le Terrou-bi.

    Le Terrou-bi (de Terrou, substantif désignant l'accueil, comme dans Teranga, et -bi pour l'article défini qui en wolof se place à la fin), c'est le meilleur hotel de Dakar, point. Cinq étoiles, ambiance tranquille, personnel compétent et, surtout, surtout le restaurant gastronomique qui est la meilleure table de la ville. Bon, ok, le Radisson a une plus jolie piscine, mais leur bouffe ne dépareillerait pas dans un bed&breakfast. Au Terrou-bi, c'est tellement bon qu'on se demande pourquoi on ne paie pas plus cher. En plus, je sais de source sûre que leur restau "normal" (pas le gastro, donc) sert du thieb midi et soir, 7 jours sur 7. La grande classe, je m'y précipite.

    Et je ne suis pas déçu. Tout y est, tout est cuit à la perfection, tous les légumes y sont, le riz est parfait, le poisson excellent. 6'500 CFA certes, mais on a vu plus cher ailleurs et parler d'argent ici est de toute façon complètement déplacé: le jour où je ferai ma finale des meilleurs thiéboudiènes de Dakar, il est entendu que les concurrents ne pourront rêver, au mieux, que de la deuxième place.

    Le Terrou-bi / Restaurant la Fleur de Sel
    Route de la Corniche Ouest
    Tel: 33 839 9039
    Ouvert 7j/7

    jeudi 4 novembre 2010

    Les expates

    Les expates. La trentaine, intelligentes, indépendantes. Une carrière qui roule, elles ont déjà vu du pays, et rarement les endroits les plus tranquilles. Constituant une solide majorité du middle management des ONG et agences onusiennes, ce sont des femmes de caractère, des femmes de tête qui accumulent les contrats précaires (l'ONU n'as pas de sous, les ONG on n'en parle pas) comme les artisans de Soumbedioune accumulent les perles sur leurs colliers moches. Elles sont fortes, elles ont conquis les camps de réfugiés africains, les bidonvilles d'Asie, elles sont prêtes à faire ce qu'il faut, aller là où il le faut dès qu'on le leur demande. Logiquement avec un tel rythme de vie, les expates sont souvent célibataires.

    L'expate n'est qu'à moitié contente d'avoir eu tout ce qu'une Femme moderne pourrait sembler souhaiter, essentiellement parce que la Femme moderne reste soumise à la dictature de son horloge biologique. Soyons honnêtes: combien d'hommes sont prêts à laisser tout tomber pour suivre une fille qui vit de contrats annualisés, bien payés en regard de la situation locale, mais sans plus quand il s'agit de rentrer dans le Premier monde? L'expate cherche donc la seule chose qu'elle ne peut avoir: se caser. 

    On en revient à un monde d'hommes. Ceux-ci, joie d'un certain déterminisme génétique, ont tendance à vouloir sauter (sur) tout ce qui a des nénés. L'expate, à moins d'avoir la quarantaine bien sonnée ou d'être dotée d'un physique de lesbienne des années 90, est plus exigeante: éduquée, il lui faut un homme capable de lui faire la conversation (les locaux, à 40% analphabètes, sont en grande partie hors-jeu) et de préférence pas trop branché polygamie et machisme style années-cinquante-je-me-gratte-les-coucougnettes-en-public-et-je-n'aide-jamais-à-la-maison (les susdits locaux étant là aussi doublement hors-jeu). Avec ces paramètres en tête, on ne s'étonnera plus que le nombre de Sénégalais qui se tapent des blanches soit incroyablement bas.

    C'est une évidence quand on y pense, mais il a quand même fallu que la Voisine me parle de certaines de ses copines ici (éduquées, pleines de caractères, célibataires et visiblement en demande) pour qu'un sentiment diffus devienne une certitude.

    Sous ces tristes tropiques, I'm hot material.

    mardi 2 novembre 2010

    De mieux en pis

    On a enfin emménagé dans nos nouveaux locaux: plus de cafards qui gambadent sur les bureaux, des imprimantes qui marchent, une architecture d'ensemble avec grandes baies vitrées qui ne déparerait pas en Occident.

    Par contre on n'a pas d'électricité, le groupe électrogène est (déjà) en rade. Pas de téléphone non plus. J'utilise le Wi-Fi non sécurisé d'un immeuble voisin pour écrire ce billet, épuisant un peu au passage la très précieuse batterie de mon laptop.

    A part ça il fait beau, hein, il ne faut pas non plus toujours se plaindre.

    lundi 1 novembre 2010

    Le Relais sportif

    Je suis de ceux qui pensent qu'une journée idéale, ça se planifie. Ne serait-ce que pour le plaisir de changer ses plans à la dernière minute et pouvoir se dire que le bonheur, c'est justement de pouvoir faire ce qu'on veut et savoir se libérer d'une vie trop ordonnée. Je cultive mes contradictions avec amour.

    Bref, donc ce lundi 1er novembre, c'est la Toussaint et c'est férié. J'ai la niaque. Levé tôt le matin, je me fait un petit huit kils, j'embraie direct sur une heure de surf, et hop, petit-déjeuner. Je bouquine un peu, c'est déjà midi et là je me dis qu'il faut découvrir la ville, allons manger cap-verdien (il y a plein de Cap-Verdiens au Sénégal).

    Sauf que chez Loutcha, dont on ne m'a dit que du bien, est situé sur le Plateau, que c'est loin, et que sur mon chemin se trouve le Relais sportif. Changement de plan instantané: j'ai envie de thiéboudiène.

    Avec un nom comme ça on pourrait imaginer un sale bar PMU un peu sombre. Eh ben non. La terrasse en bord de mer est tranquille et splendide, et le "riz au poisson" (c'est comme ça qu'il s'appelle sur la carte, j'ai failli ne pas calculer) est, woaw, il est carrément excellent. Pour 2'300 CFA, j'avais l'impression de commettre le hold-up du siècle. Tout était parfait - ce qui incidemment est plutôt une bonne chose dans le cadre d'une journée idéale.

    Autant dire que le Relais sportif est immédiatement qualifié pour la super finale des thiéboudiènes que je compte tenir un jour. En attendant, j'y retournerai avec plaisir.

    Le Relais sportif
    Route de la Corniche, entre le Terrou-bi et la Cour suprême
    Tél: 33 842 20 82
    Ouvert 7j/7