jeudi 4 novembre 2010

Les expates

Les expates. La trentaine, intelligentes, indépendantes. Une carrière qui roule, elles ont déjà vu du pays, et rarement les endroits les plus tranquilles. Constituant une solide majorité du middle management des ONG et agences onusiennes, ce sont des femmes de caractère, des femmes de tête qui accumulent les contrats précaires (l'ONU n'as pas de sous, les ONG on n'en parle pas) comme les artisans de Soumbedioune accumulent les perles sur leurs colliers moches. Elles sont fortes, elles ont conquis les camps de réfugiés africains, les bidonvilles d'Asie, elles sont prêtes à faire ce qu'il faut, aller là où il le faut dès qu'on le leur demande. Logiquement avec un tel rythme de vie, les expates sont souvent célibataires.

L'expate n'est qu'à moitié contente d'avoir eu tout ce qu'une Femme moderne pourrait sembler souhaiter, essentiellement parce que la Femme moderne reste soumise à la dictature de son horloge biologique. Soyons honnêtes: combien d'hommes sont prêts à laisser tout tomber pour suivre une fille qui vit de contrats annualisés, bien payés en regard de la situation locale, mais sans plus quand il s'agit de rentrer dans le Premier monde? L'expate cherche donc la seule chose qu'elle ne peut avoir: se caser. 

On en revient à un monde d'hommes. Ceux-ci, joie d'un certain déterminisme génétique, ont tendance à vouloir sauter (sur) tout ce qui a des nénés. L'expate, à moins d'avoir la quarantaine bien sonnée ou d'être dotée d'un physique de lesbienne des années 90, est plus exigeante: éduquée, il lui faut un homme capable de lui faire la conversation (les locaux, à 40% analphabètes, sont en grande partie hors-jeu) et de préférence pas trop branché polygamie et machisme style années-cinquante-je-me-gratte-les-coucougnettes-en-public-et-je-n'aide-jamais-à-la-maison (les susdits locaux étant là aussi doublement hors-jeu). Avec ces paramètres en tête, on ne s'étonnera plus que le nombre de Sénégalais qui se tapent des blanches soit incroyablement bas.

C'est une évidence quand on y pense, mais il a quand même fallu que la Voisine me parle de certaines de ses copines ici (éduquées, pleines de caractères, célibataires et visiblement en demande) pour qu'un sentiment diffus devienne une certitude.

Sous ces tristes tropiques, I'm hot material.

3 commentaires:

Salomon a dit…

Et les locales ?

Anonyme a dit…

sex toy!

Salomon a dit…

@ Anonyme: pas joli ça de cafter sous couvert de l'anonymat...