samedi 4 décembre 2010

Recadrage

C'était plié du moment que je suis rentré dans le bureau de Pat Robertson. A peine descendu de l'avion, j'ai été rapidement et fraîchement sermonné sur le fait qu'il aurait du savoir avant tout le monde que j'avais l'intention de rempiler, que j'avais été gracieusement prêté pour une durée déterminée et que non, il avait bien trop de choses bien trop importantes à faire qui requéraient mon concours au QG. Rien à foutre de mes arguments, des besoins des autres services: pas de négociation. J'ai vécu des moments plus agréables, je n'en menais pas large du tout. Il a fallu encaisser la démonstration d'autorité en serrant les dents. N+1 était là aussi, jouant le bon flic pour contrebalancer le mauvais flic, mais il n'a pas été super utile.

Il m'a quand même donné le choix. Rentrer au premier janvier, et reprendre le cours normal des choses, ou rester un peu plus à Dakar et me chercher un autre poste quand je voudrai rentrer - vu que, ne pouvant pas attendre, il devra recruter quelqu'un d'autre pour prendre ma place. Je n'ai pas osé soulever que les recrutements étaient gelés et que même s'il pouvait, ça lui prendrait bien trois mois au moins: j'avais comme une intuition que ce n'était pas le moment de faire le malin. Si le mec qui bluffe a un flingue, c'est toujours difficile de lui dire "chiche".

Pat Robertson est un trou du cul. Je comprends en partie son point de vue (perdre un gars, c'est perdre du territoire dans la fosse aux requins), et il n'est pas payé non plus pour me faire des fleurs. D'un autre côté, je l'aurais mieux pris s'il ne s'était pas accroché à sa ligne "t'es super bon, on a besoin de toi" pour un plus raisonnable "tu ne seras pas remplacé, Dieu veut que tu continues l'expat, négocions".

De là, trois options:
  1. Rentrer en janvier. Ce n'est pas pour me déplaire, le job est sympa, si ce n'est pour la probable ambiance de merde dans les premières semaines au moins;
  2. Voir Christine Boutin et lui demander si comme promis elle a un poste pour moi. Inconvénient: ça la placera en porte-à-faux avec Pat Robertson, et je serai probablement persona non grata au siège pendant quelques années et devrai devenir expat permanent. Mouais;
  3. Recontacter le chasseur de tête qui m'a appelé il y a deux semaines et leur dire d'aller tous se faire foutre.
Les trois se valent - avec probablement une préférence pour le un, qui n'est finalement qu'un retour au scénario de base et me laisse le temps de calmer les choses et préparer les options 2 ou 3 sans partir sur un clash. Je peux aussi essayer de sauver la face et lui demander, puisqu'il pense tant de bien de moi, de valider une super évaluation en fin d'année (là, j'arrive pas à savoir s'il prendra ça comme de la provoc' ou comprendra le besoin qu'il a de faire un geste - je suppose que ça dépendra largement de la nature de son bluff).

Bref - journée de merde.

1 commentaire:

Salomon a dit…

Ouch...