dimanche 12 septembre 2010

J'ai testé pour vous

Ce vendredi s'achevait au Sénégal le Ramadan - par la célébration qu'on appelle ici la Korité.

Rien de spécial à en dire, on fait une grosse bouffe et on s'envoie des voeux, un peu comme au nouvel an.

Par contre du coup je peux tirer un petit bilan beaucoup plus significatif du Ramadan, auquel je me suis essayé - en tout cas les jours de semaine- pour être solidaire avec mes 80% de collègues musulmans. Le résultat, c'est qu'on en tire de bonnes et de mauvaises choses:
  • En terme de rythme, de vie c'est grossièrement nuisible à la santé, j'en suis convaincu et en dépit de toutes les dénégations de mes collègues: le réveil avant le lever du soleil, la soif (surtout vu la température locale, et encore moi j'ai la clim'), bof. Je ne compte pas le nombre de collègues femmes qui ont du prendre un break pour cause de baisse de tension ou vertiges. Côté mecs, apparemment d'après le journal les restos étaient de nouveaux pleins après dix jours de jeûne (sur 28). Il y a même une expression pour décrire ceux qui mangent discrètement tout en prétendant faire tout selon les règles: worou galé. Le Sénégalais est pragmatique;
  • Par contre la sensation de faim est très gérable - ce n'est pas comme si sauter un repas était quelque chose d'exceptionnel non plus, hein;
  • Point positif, en tout cas pour un toubab, c'est que tout le monde à adoré le fait que je jeûne. J'ai marqué plus de points d'intégration que tous les autres expats réunis;
  • Mais le top du top, c'est que beaucoup de gens mâchonnent un sotchou à longueur de journée: il s'agit d'un bâtonnet en bois censé servir de coupe-faim / cure-dents géant. Avec ça au bec et pour 25 ou 50 CFA, j'ai passé un mois de rêve où le nombre de locaux venant me casser les burnes pour me vendre quelque chose à quatre fois son prix a diminué drastiquement. En gros ce bâtonnet, c'était ma carte de visite géante annonçant "Je suis du coin, alors viens pas me faire chier.
Rien que pour ce dernier point, le Ramadan va me manquer.

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