vendredi 17 décembre 2010

Clichés

Conférence avec des collègues des autres régions, bilan sur l'année écoulée et autres conneries où l'on transforme les échecs en succès, tout en évitant de parler des attentes irréalistes du management. Les muets parlent aux sourds, mais dans une ambiance plutôt détendue: on a même droit à la soirée karaoké.

Et puis au cours de l'un de ces dîners sympathiques qui doivent nous permettre d'échanger de manière amicale sur des sujets autres que strictement professionnels, on m'interroge -forcément- sur la vie au Sénégal.

Après avoir débuté la conversation en me demandant si le Sénégal était loin de la Zambie mon interlocutrice, dont nous protègerons l'anonymat en la désignant sous le sobriquet générique de "la pute russe" (mêmes fringues trop courtes des années 80, mêmes grands yeux bleus et corps sublime, même dandinement face à tout ce qui peut appartenir à la hiérarchie), s'écrie en apprenant l'emplacement de mes quartiers, face au vaste océan: "Oh my God, you have the sea in Dakar? That is so nice!"

C'est à partir de cet instant que l'Oncle Ben's et son comparse de la soirée Louis de Funès ont commencé à jurer leurs grands dieux que j'avais vraiment eu une monstre touche et que j'étais bête de ne pas la raccompagner après la soirée.

Sur ces entrefaits, un troisième larron s'incruste dans la conversation, larron dont nous protègerons l'anonymat en le désignant sous le sobriquet générique de "proxénète yougo". Celui-ci commence un interrogatoire discret mais consistant sur la gent féminine dakaroise, s'inquiétant de savoir si les filles y étaient faciles, s'il y avait beaucoup de sida, et si les filles y étaient faciles. Il a plus tard posé un peu les mêmes questions (surtout sur le sida) à l'Oncle Ben's. Puis il a quitté la table, allant demander à une collègue qui passait "quelle était exactement la nature de sa relation avec son mari" (je n'ai pas entendu la réponse, mais je ne crois pas qu'elle était encourageante).

Je n'ai rien contre ces meetings où l'ont se retrouve entre collègues et aux frais de la princesse, mais j'aurais des fois envies qu'on fasse une petite sélection à l'entrée.

2 commentaires:

Salomon a dit…

L'histoire ne dit pas si finalement tu as ramené la pute rousse ou non...

Jean François de Galaup a dit…

Non, faut pas déconner.