dimanche 11 juillet 2010

Un bon dimanche

"Bonjour. Vous n'avez rien à déclarer? Même pas un petit cadeau pour nous?". J'avoue que la question étant posée avec le sourire d'un air aussi détaché, sur le coup je n'ai pas réagi. J'ai fini par sourire et j'ai répondu qu'il aurait fallu me prévenir à l'avance, j'aurais amené un petit souvenir.

Le douanier me demandait donc un bakchiche.

Au retour c'était un peu plus évident: arrivés au niveau du scanner, qui se trouve dans une sorte d'antichambre de la salle d'embarquement, le planton de service a d'abord laissé sortir mes collègues avant de me demander avec insistance, mais toujours avec le sourire, si je n'avais pas quelque chose "pour passer un bon dimanche". J'ai souris, j'ai dit que je lui souhaitais "un vraiment très bon dimanche", et j'ai tendu la main pour récupérer mon passeport. J'avoue que c'était un peu surréel, tout en douceur mais plein d'implications lourdes.

J'ai décidé de tenir un compte, dans mes interactions avec les forces de l'ordre, de celles incluant une demande de "bon dimanche". Pour l'instant, on en est a six passages sans histoire pour deux "bons dimanches".

J'ai rencontré un gars qui tenait un compte des fois où il refusait de payer, par opposition au nombre de fois où il devait aller s'en expliquer au poste. C'était au Turkménistan. Après 18 mois sur place, il en était à 58 - 2.

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