vendredi 15 octobre 2010

Divine surprise

"Da ministe' wanna talk wiv yo'"

On me tend un téléphone, une voix au bout de la ligne qui grésille baragouine ce que j'espère être une approbation. La communication est mauvaise, essentiellement parce que depuis 45 minutes qu'on est ici, je comprends à peine 20% du créole que les Gambiens s'évertuent à appeler anglais. Je ponctue de quelques "yessir, thankyouSir" aux moments que j'imagine opportuns, et après quelques secondes je rends le combiné à son propriétaire. On dirait que le rendez-vous à l'air de bien se passer, mais je demanderai quand même son avis à l'Oncle Bens dès qu'on sera sortis.

En attendant, je comprends plus ou moins que le gars en face est bien d'accord avec nous, qu'effectivement on devrait pouvoir trouver un accord, bla bla bla. Ca me rappelle un peu trop un épisode similaire il y a quelques semaines pour que je ne sois pas méfiant. Et bingo, ça ne manque pas, le gars finit par nous demander des sous... pas pour lui mais pour de véritables programmes de développement!

J'adore la Gambie. Les gens ne sont pas terriblement efficaces, mais purée qu'est-ce qu'ils sont sympas. Toujours le sourire, super contact. Les taxis demandent systématiquement de boucler la ceinture, et il n'y a presque pas besoin de négocier les prix (quoique ce dernier point doit probablement beaucoup au fait que l'Oncle Bens et moi attaquions directement la négociation en wolof).

Chaque dernier samedi du mois, en Gambie, la circulation est interdite dans tout le pays jusqu'à midi de manière à ce que chacun puisse s'adonner au cleaning day. Et ça marche: les rues de la ville sont relativement libres de déchets (surtout comparées à Dakar), les plages sont carrément impeccables.

On reste quand même loin du pays de cocagne, hein: il n'y a presque rien à voir ou à faire à part profiter de la plage, les prix et salaires sont ridiculement bas, le président a apparemment une fâcheuse tendance restée de son époque pré-démocratique (il a gagné les élections organisées après son coup d'état) à mettre les proches devenus trop proches en prison. Mais franchement, rien que sa population en fait un trésor caché de l'Afrique de l'Ouest.

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