mercredi 20 octobre 2010

Nathalie

Un truc bizarre mais plaisant que j'ai relevé lorsque j'ai annoncé ma prochaine expatriation, c'est l'effet érotisant -je n'ai pas d'autre mot- que semble avoir l'idée d'Afrique sur la gent féminine. Déjà quand j'ai lâché le morceau au bureau, j'ai eu droit aux petits sourires, aux paupières qui battent plus vite, aux conversations qu'on venait me faire l'air de rien, bref des petits trucs sympas: j'avais soudain l'impression d'avoir le torse couvert de muscles et de poils. Puis sont carrément venus les petits cadeaux, les rencarts que je ne demandais même pas et, perle sur le gateau, Nathalie.

Nathalie, pour une raison qui m'échappe, s'est refusée à mes occasionnelles avances pendant près de deux ans. Bon ok, elle avait un copain. Mais quand même.

Venu le jour où j'ai annoncé mon départ terrrriblement aventuresque, la musique a soudainement changé de tempo. Elle m'a accompagné à l'aéroport, crème solaire en main (cadeau) et langoureux baiser d'adieu (bonus). Elle a m'a écrit. Elle a quitté son mec. Quand je suis rentré pour des meetings durant l'été, elle m'a appellé -alors qu'elle n'était pas censée savoir que j'étais de passage- pour me dire que oui, en fait elle aimerait bien passer à la casserole.

Aussi tôt dit, aussitôt fait. Je suis un homme d'opportunités.

Et puis je suis reparti sans rien promettre - on en reparle à mon retour, hein, règle déjà tes affaires, tout ça. Et ça n'a pas manqué, elle m'a rappelé un mois plus tard. Alors que je revenais tout juste d'un déplacement, traumatisé par ma première confrontation avec la vraie bonne grosse corruption, elle m'annonce que finalement elle s'était remise avec son Jules - "ça veut probablement dire que je l'aime encore".

Ben voyons.

Je n'ai pas osé lui dire que je sortais avec la fille des RH, et que de toute manière et à bien y réfléchir je n'avais aucune intention de la retrouver à mon retour. Que le contraste entre mon expérience africaine et la sienne avec l'Aventurier africain faisait que franchement, ses états d'âme de bourgeoise qui voulait accrocher les couilles d'Indiana Jones à son tableau, je m'en cognais. Je l'ai donc remerciée de m'avoir prévenu, pas-de-problème-je-comprends-c'est-important-que-tu-sois-heureuse, et j'ai raccroché. En plus j'avais méga-faim et mon riz était prêt.

J'ai réalisé il y a quelques jours qu'elle m'avait "dés-amifié" sur Facebook. Ce n'est décidément pas très élégant.

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